Kafass – Marie-Alix, Directrice de Halles METRO Passy

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que nous donner l’intitulé de votre poste ?

Bonjour, je m’appelle Marie-Alix Bal dit Sollier, j’ai 31 ans et je suis directrice de Halles METRO à Passy à côté de Chamonix.

Pouvez-vous brièvement nous présenter METRO ?

METRO, c’est un grossiste alimentaire dont le métier est le succès de ses clients. C’est-à-dire que METRO se positionne comme premier partenaire des indépendants de métiers de bouche (restaurateurs, boulangeries, traiteurs, brasseries, etc…). On leur vend des produits alimentaires, mais aussi du matériel et on les accompagne depuis les plans d’architecte, en passant par la création de leurs sites internet, jusqu’au choix des petites cuillères pour le café.     

Quelles sont les missions qui incombent à votre poste ?

Mon travail c’est ce qu’on appelle plus communément “gérer un centre de profits”. Je suis donc responsable d’un site marchand. Je suis responsable du chiffre d’affaires, de la relation client, mais aussi de l’entretien du bâtiment (ce qu’on appelle “l’outil de production”) et de l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices qui travaillent sur le site.

Une journée type de directrice de magasin de grande surface, ça ressemble à quoi ?

J’arrive vers 7h du matin au travail. La première chose que je fais, c’est dire bonjour aux équipes et aux clients que je croise sur la surface de vente. Je me renseigne sur comment s’est passée l’ouverture, les livraisons, l’éventualité de soucis particuliers, etc… Le plus souvent, ma matinée est vraiment consacrée aux clients, aux collaborateurs et collaboratrices, aux formations que je fais, à tous les sujets opérationnels qui peuvent venir et à la programmation des inventaires. Entre 7h et 11h, je suis en fait concentrée sur tout ce qui se passe dans l’entrepôt. Le midi, j’essaye régulièrement d’aller déjeuner chez un ou une client(e) avec des gens de mon équipe, ce qui permet de créer du lien, et avec l’équipe et avec le client (qui est toujours très content quand on vient manger chez lui).
L’après-midi, je suis le plus souvent dans mon bureau en train de faire des réunions ou des formations avec mes business partners, sinon je travaille sur des missions transverses. Par exemple, en ce moment, j’organise la remise des plaques Michelins pour les 40 chefs(fes) étoilé(e)s de l’arc Alpin (Savoie, Haute Savoie et la zone de Grenoble) !

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

J’ai choisi ce métier parce qu’il est très opérationnel, donc mes journées ne se ressemblent jamais. C’est un métier dans lequel j’ai beaucoup d’autonomie et dans lequel j’ai une grande part de relation humaine, ce qui est très important pour moi !

Qu’est-ce qui vous anime le matin quand vous vous rendez sur votre lieu de travail ?

Ça risque d’être un peu redondant, mais ce qui m’anime le matin, c’est le fait de faire de ce magasin un lieu de vie. De voir les gens qui travaillent dedans, qui ont la pêche, qui ont envie de se donner à fond pour en faire un lieu d’échanges. C’est aussi que nos clients puissent se sentir bien et que ce soit un lieu où l’on puisse parler de professionnels à professionnels, un lieu d’échange des deux côtés en somme.

Quel a été votre parcours pour arriver là où vous êtes aujourd’hui ?

Mon parcours est assez atypique dans ma branche. J’ai fait 2 années de classe préparatoire après le bac, puis je suis rentrée en école de commerce à l’EM Lyon. Ensuite, je suis rentrée en stage marketing puis en tant que responsable de l’ensemble du réseau (6 magasins) de boulangerie pour le Meilleur ouvrier de France Frédéric Lalos. J’y ai travaillé 3 ans et demi puis je suis rentrée chez METRO, au poste de responsable de secteur, ce qui équivaut à un poste de directrice adjointe. Pendant 1an je m’occupais du périmètre des liquides (cave, alcool, brasserie), puis, pendant 1 an à nouveau, je m’occupais des produits extra-frais (fruits et légumes, marée, boucherie), et pendant 6 mois, en plus de ce périmètre-là, je m’occupais de tout le frais élaboré (crème, fromage, charcuterie, traiteur et surgelées). Par la suite, j’ai passé un examen en interne, pour devenir directrice. J’ai fait 4 mois de formation avec METRO. C’était en fait une sorte d’alternance : j’étais la moitié du temps dans une halle avec un tuteur, et l’autre moitié du temps, j’étais en formation théorique durant laquelle j’avais des cours sur la conduite du changement, le management, le leadership, etc… On travaillait sur l’intelligence émotionnelle et collective… Plein de sujets passionnants ! À l’issue de ça, j’ai été nommée dans la Halle de Passy et ce depuis le 15 décembre 2021. 

Habituellement, ça prend plus de temps de devenir directrice, parce qu’il y a beaucoup de mobilité interne chez METRO et donc souvent, les gens grimpent au fur et à mesure de l’expérience qu’ils mènent au sein de l’entreprise. Mon parcours est assez atypique parce que je suis rentrée assez tôt à un poste dit “haut”. Je ne suis pas la seule dans ce cas, évidemment, mais la majorité de mes collègues au même poste ont 10 ans de plus que moi.

Y a-t-il des perspectives d’évolution et si oui, lesquelles ?

Il y a plein de perspectives d’évolutions ! Aujourd’hui, METRO est en train de réorganiser son fonctionnement et pour quelqu’un qui rentre chez nous, il y a toutes les fonctions supports dans lesquelles il est possible de faire carrière (marketing, commercial, achat, logistique et RH). Pour le Magasin en lui-même, il y a toute la partie gestion de stock, la partie expertise produits et métiers client et le pilier managérial où, là, c’est centré sur la montée en compétences de l’équipe et l’organisation du travail. Les compétences managériales sont donc vraiment valorisées en tant que telles ce qui fait qu’il y a des personnes vraiment dédiées au management pur pour que le travail se passe bien.
Pour ce qui est de mes perspectives d’évolutions personnelles : aujourd’hui je suis dans un entrepôt de petite taille (3000m2 et 40 collaborateurs et collaboratrices sous ma responsabilité) donc dans mes perspectives, je peux projeter d’aller dans des magasins plus importants en termes de chiffre d’affaires et de nombre de collaborateurs(ices) à gérer aussi. Ensuite, si je veux évoluer, je peux passer “directrice régionale”, il y en a 6 chez METRO en France. Et du fait de la mobilité interne chez METRO, si je le voulais, je pourrais aussi évoluer dans une fonction support par exemple.

Quels conseils donneriez-vous à un.e jeune qui souhaiterait travailler dans la distribution ?

On peut faire un parallèle entre la distribution et la grande distribution. Aujourd’hui, travailler avec et pour des professionnels, c’est travailler dans un monde de passionnés et il ne faut pas choisir cette voie par dépit, parce que c’est rentrer dans le monde de la gastronomie et de la cuisine française et qu’il faut avoir une appétence pour ça pour bosser là-dedans. Les gens viennent t’acheter des carottes et en font des choses magiques ! Enfin c’est incroyable !

Vous serez lu par des jeunes en titre professionnel dans une filière vente ou commerce, qu’est-ce que vous souhaiteriez leur dire ?

J’aimerais dire aux jeunes qui passeront par là que s’ils sont sérieux, ils pourront évoluer ! Le problème aujourd’hui, c’est qu’on a souvent des jeunes qui ne savent pas trop quoi faire et qui ne se donnent pas les moyens de se dire que parfois, c’est pénible, mais que ça en vaut le coup ! Parce que si tu arrives à maîtriser les tâches quotidiennes, tu peux te permettre d’en apprendre plus, et donc évoluer. Mais avant ça, il faut être assez humble pour apprendre. Il y a plein de perspectives d’évolutions si tant est qu’on s’en donne la peine !